LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT

De la naissance à 18 mois le bébé va expérimenter une période appeléesensori-motrice.

Le nourrisson ne présente encore ni pensée, ni sentiment qui soit directement lié à des représentations permettant d'évoquer des personnes ou des objets en leur absence. Il n'a pas encore de mémoire. A ce stade c'est un petit être qui est relié à sa mère, qui mange et dort souvent, et qui vit dans la sensation de plaisir. En cas d'inconfort, il pleure pour exprimer son insatisfaction.

Le bébé a toutefois déjà un passé, il n’arrive pas tout « neuf ». Pendant la gestation, il a ressenti les émotions de sa mère, lors de sa naissance il a ressenti tout ce qui se passer, que ce soit d’un point de vu physique, sensoriel et aussi émotionnel. Le changement de milieu de vie est un passage du milieu aquatique vers un milieu aérien. Ces expériences ont un impact sur son développement.

Sur le plan physique, il grandit vite puisqu'il va doubler sa taille durant la première année.
Sur le plan moteur, il fait également de nombreux progrès: alors que le nourrisson est incapable de contrôler ses mouvements (il bouge par mouvements involontaires appelés mouvements réflexes) vers 2-3 mois, il met les objets à la bouche, les serre avec ses mains et joue déjà avec ses mains et ses vêtements. Il est aussi capable de sourire, il est attentif aux visages, il gazouille et commence à moduler ses pleurs en fonction de ses besoins. Vers 6-8 mois, il est capable de s'asseoir seul, il contrôle mieux ses mains, il gazouille à la vue de sa propre image dans le miroir.
Il coordonne maintenant ses gestes pour prendre l'objet qu'il voit et veut. C'est le début de l'intentionnalité et le seuil de l'intelligence.

Vers 9-12 mois, il réagit aux visages étrangers, il fait ses premiers pas, et il améliore sa connaissance des objets qui l'entourent.

Entre 12 et 18 mois, il marche seul, peut ouvrir une porte fermée et commence ses premières expériences comme par exemple découvrir un objet caché qu'il reconnaît. Il acquiert ainsi ce que l'on appelle en langage psychologique " la permanence de l'objet " : l'objet continue d'exister dans l'esprit de l'enfant même s'il ne le voit plus. C'est en quelque sorte le début de la mémoire. Il devient conscient de son environnement et l’absence des maternants est perçue. L’objet transitionnel, le doudou a un rôle majeur. A cet âge, l'enfant est capable de se reconnaître dans un miroir en tant que personne à part entière.
Il commence aussi à établir des liens entre des mots et des objets ou des images; il devient ainsi capable de prononcer les premiers mots et à identifier les parties de son corps (nez, yeux ... ). C'est l'apparition du langage.

A l'âge de 2 ans, le monde environnant devient permanent dans l'esprit de l'enfant, contrairement à son univers initial qu'il se représente sans objets tant que les objets réels ne sont plus devant ses yeux.
A la fin de cette période, l'enfant est capable de réaliser beaucoup d'actions, et notamment des gestes de plus en plus précis. Il comprend et interprète son monde environnant en imitant les bruits, les personnes et les choses au moment où elles se présentent à lui.

 LA FONCTION SYMBOLIQUE OU LA PENSEE PREOPERATOIRE

A la fin de la période sensori-motrice, l'enfant a acquis une expérience suffisante ( gestes, déplacements, marche, et paroles) pour que ses imitations généralisées deviennent une imitation différée.

Il devient capable de se représenter des situations en jouant à faire semblant de ... Il joue à être un chat en se mettant à quatre pattes et en imitant le cri de l'animal même quand le chat n'est plus présent. L'enfant a construit une représentation mentale et l'imitation n'est plus seulement différée mais intériorisée.

A ce stade, l'enfant utilise des symboles pour jouer, parler (il apprend à s'exprimer en imitant et répétant les adultes qui l'entourent) et pour construire sa propre représentation du monde réel. Il est encore trop petit pour s'adapter au monde social des aînés, dont les intérêts et les règles lui restent extérieurs, et à un monde physique qu'il comprend encore mal. Aussi pour satisfaire ses besoins affectifs et intellectuels, il dispose du jeu qui transforme le réel par assimilation aux besoins du moi (lui-même) et de l'imitation qui est accommodation plus ou moins pure aux modèles extérieurs.

De 2 à 7 ans, l'enfant continue son développement intellectuel et sa compréhension du monde par le jeu symbolique, l'imitation, le langage, le dessin (en traçant ses images mentales) et plus tard l'apprentissage de l'écrit (écriture/lecture).

Le jeu symbolique

Il marque l'apogée du jeu enfantin entre 2-3 et 5-6 ans. L'enfant, pour comprendre et assimiler le réel qui l'entoure, a besoin de revivre certains évènements au lieu de se contenter d'une évocation mentale (souvenir simple).

Dans le jeu symbolique ce sont surtout les conflits affectifs qui apparaissent. Par exemple, s'il se produit une petite scène banale au déjeuner, on peut être sûr qu'une ou deux heures après, le drame sera reproduit dans un jeu de poupée et surtout mené à une solution plus heureuse, soit que l'enfant applique à sa poupée une pédagogie plus intelligente que celle des parents, soit qu'il intègre dans le jeu ce que son amour-propre l'empêchait d'accepter à table (comme finir l'assiette de potage jugé détestable, surtout si c'est la poupée qui l'absorbe symboliquement).

De façon générale, le jeu symbolique peut servir ainsi à la résolution de conflits, mais aussi à la compensation de besoins non assouvis, à des renversements de rôles (obéissance/ autorité), à la libération et à l'extension du moi.

Le dessin

Il nous renseigne beaucoup sur les représentations de l'enfant et son rapport au monde extérieur. Jusque vers 8-9 ans, le dessin est essentiellement réaliste d'intention : l'enfant commence à dessiner ce qu'il sait d'un personnage ou d'un objet bien avant d'exprimer graphiquement ce qu'il voit. Il y a une correspondance entre le dessin et l'image mentale qui est elle aussi conceptualisation avant d'aboutir à de bonnes copies perceptives.

On appelle " réalisme fortuit " l'étape du gribouillage avec signification découverte en cours de route.

Puis vient le " réalisme manqué " quand les éléments du dessin sont juxtaposés au lieu d'être coordonnés dans un tout : chapeau bien au-dessus de la tête ou des boutons à côté du corps. Le bonhomme, qui est l'un des dessins les plus dominants au départ, passe d'ailleurs par un stade très intéressant: celui des "bonhommes-têtards " où n'est figurée qu'une tête munie de jambes filiformes, ou munie de bras et de jambes mais sans tronc.

Puis vient la période essentielle du " réalisme intellectuel " où le dessin représente assez bien les attributs conceptuels du modèle mais sans soucis de perspective visuelle. Ainsi un visage vu de profil aura un second œil parce qu'un bonhomme a deux yeux ou qu'un cavalier aura une jambe vue à travers le cheval en plus de la jambe visible.

Vers 8-9 ans par contre, à ce " réalisme intellectuel " succède un " réalisme visuel " qui présente 2 nouveautés. La perspective est maintenant respectée (on ne verra ainsi que le sommet d'un arbre derrière une maison et non plus l'arbre entier) et le dessin tient compte de la disposition des objets selon un plan d'ensemble (axe et coordonnées) et de leurs proportions métriques.

Dès 9-10 ans, la moyenne des enfants devient capable de tracer d'avance le niveau horizontal que prendra l'eau dans un bocal auquel on donne diverses inclinaisons ou la ligne verticale du mât d'un bateau posé sur cette eau.

Le langage

Celui-ci débute par une phase de lallation spontanée (commune aux enfants de toutes les cultures de 6 à 10-11 mois) et une phase de différenciation de phonèmes par imitation (dès 11-12 mois), par un stade situé à la fin de la période sensori-motrice et qu'on décrit comme " mots-phrases ". Ces mots uniques peuvent exprimer tour à tour des désirs, des émotions ou des constatations.

Dès la fin de la seconde année, apparaissent des phrases à deux mots, puis des petites phrases complètes sans conjugaison ni déclinaisons, et ensuite une acquisition progressive de structures grammaticales. L'enrichissement du vocabulaire se passe vite si l'entourage participe à la description de l'environnement et si l'on stimule l'enfant à s'exprimer. Là encore, l'enfant procède beaucoup par imitation.

Le langage joue un rôle particulièrement important car il est le véhicule de la pensée et nous permet de rendre compte des représentations de l'enfant qui apprend.

En conclusion, à la fin de cette période pré-opératoire (7-8 ans) l'imitation, le jeu symbolique, le dessin, l'image mentale, le langage ont été de précieux outils pour exprimer la pensée, et pour préparer l'enfant à une meilleure représentation du monde réel; néanmoins, ils ne se développent ni ne s'organisent sans le secours constant de la structuration propre à l'intelligence.

  • L’enfant agit dans un environnement et ses expériences en dépendent. C’est pourquoi, il est important que les enfants grandissent dans un environnement aimant, qualifiant, sécurisant.
  • Les règles de vie doivent être claires, répétée, et les limites posées doivent être infranchissables et continues. La persévérance des parents est indispensable et nécessite beaucoup de patience.
  • La communication est importante, c’est pourquoi vous devez :

- Veillez à parler avec un ton calme et doux afin que si vous haussez le ton parce que l’enfant franchit une limite, il puisse faire de la différence.

- Donnez des explications sans chercher qu’elles soient comprises absolument, elles le seront tôt ou tard !

- N’oubliez  jamais que les enfants ont une expérience de vie très « petite » et par conséquent, adaptez vos demandes en fonction de ce qui est possible pour l’enfant.

- Faites de la différence entre le comportement de l’enfant et l’enfant lui-même : explicitez que c’est le comportement qui n’est pas admissible, pas l’enfant.

- Validez les comportements positifs afin de ne pas relevez que ce qui fait défaut.

  • Les punitions doivent être adaptées à l’âge de l’enfant et les tout petits ont un souvenir très fugace des comportements qui ont conduit à la punition. Signifier à l’enfant son manquement et s’il ne se réajuste pas, alors n’hésitez pas à montrer votre mécontentement.

Mettre « au coin » n’est selon moi, pas une bonne solution car très vite cela devient comme un jeu pour l’enfant. En revanche, verbalisez votre mécontentement et indiquez à l’enfant que vous n’avez pas envie d’être en relation avec lui quand il se comporte ainsi. La relation qui est au sens strict « se relier », nécessite que les codes de vie soient respectés. Le faite de refuser la relation à propos du comportement concerné indique à l’enfant la transgression et le plaisir d’être en relation avec vous va l’inciter à être plus attentif à ses comportements.

Signifier : « Je ne suis pas contente quand tu jettes tes jouets, car tu les abîmes et tu risques de casser quelque chose. Quand tu te comportes comme ça, je n’ai pas envie de te parler alors vas dans ta chambre. Tu reviendras dans la pièce avec moi et je te parlerai quand tu auras décidé d’être différent(e) ». Dès son retour, ne reparlez plus de l’incident et attendez un peu pour faire un câlin afin que l’enfant n’associe pas le câlin à l’expérience. Sinon l’enfant peut créer le conflit et adopter des comportements interdits pour obtenir un câlin.

NE PRENEZ PAS LES STADES DE DEVELOPPEMENTS AU SENS STRICT DE L’ÂGE ENNONCE. DES DIFFERENCES ENTRE LES ENFANTS EXISTENT ET NE SONT PAS POUR AUTANT DES SIGNES DE RETARD OU DE PREMATURITE.


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